6 mois de studio de peinture

Ça fait 6 mois que j'ai un studio de peinture. C'est une cave, un peu éclairée, un néon est cassé et j'oublie toujours de le remplacer. Y a un peu de chauffage et des tâches de peinture partout.

Y a tout mon bardaf', ainsi que celui d'une amie avec qui on partage le loyer. Franchement, c'est sympa. Un canapé et une machine à café en plus et on serait presque chez soi.

J'ai pris ce studio parce que je voulais peindre plus grand et sans abimer les vêtements propres qui me reste ni devoir assigner un coin de l'appartement à la logistique lourde de la peinture à l'huile. J'avais envie d'organiser des ateliers, inviter des ami.e.s pour peindre. Je nous voyais déjà créant notre manifeste et notre mouvement.

Mais le studio est excentré et Berlin est une ville où la compétition entre les événements est grande.

Bref, j'ai pas créé de mouvement, j'ai pas fait de profit sur ces ateliers mais j'ai peint. Et beaucoup.

C'est ça qui est finalement important. J'ai du faire une quinzaine de portraits à l'huile en format A3 ou A2 sur des sessions avec modèle vivant de 2 à 4 heures. Ce que je pensais être long venant du dessin d'observation, c'est révélé trop court et trop rapide. J'ai pu échouer à une vitesse fulgurante dans les couleurs, les textures et les compositions.

Qui aurait cru que c'était difficile ?

Et donc l'année se termine et j'ai quelques regrets quant au studio mais il faut quand même avouer que je suis content d'avoir pu avancer sur des grands projets de peinture.

J'ai surtout su me libérer du besoin d'attendre des réponses, qu'elles viennent d'une école ou d'une personne. Attendre une forme de reconnaissance externe pour se sentir légitime. Au diable tout cela. Si je peux finalement me concentrer sur ce que j'apprécie de créer, c'est ce qui compte. Le reste viendra.